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Le MDR1

Dernière mise à jour : 5 nov. 2021


Qu’est-ce que le MDR1 ?


MDR1 pour MultiDrug-Resistance. Il s’agit d’une sensibilité médicamenteuse reconnue depuis à peine 1990 qu’ont certains chiens victimes d’une mutation génétique, sans solution à ce jour. En gros, la protéine glycoprotéine P de l’organisme du sujet malade n’effectue plus son rôle et n’est plus perméable à certaines molécules (citées un peu plus loin dans l’article). Celles-ci s’accumulent dans le corps de l’animal qui ne les rejette plus, et créent une overdose qui affecte le système nerveux. C’est héréditaire et c’est pour cela qu’il ne faut jamais faire reproduire deux porteurs entre eux.


Le fait qu’un chien soit atteint de MDR1 signifie que des molécules telles que l’ivermectine, avermectine, lopémaride, doramectine, abamectine, emodepside, sélamectine, et la moxidectine sont à proscrire (pour ne citer que les plus dangereuses). Et ces molécules, on les retrouve dans beaucoup de médicaments régulièrement administrés aux animaux comme les vermifuges, les antidiarrhéiques, les analgésiques ou les tranquillisants par exemple.


Les conséquences d’ingestion passent du coma à la dépression respiratoire conduisant à la mort selon la dose.



Une maladie qui touche tous les chiens…


Il est vrai que certaines races sont connues pour être davantage à risques que d’autres, comme les colleys, les bergers australiens, les shetlands, les bergers suisses ou encore les border collies pour ne citer qu’eux. Ceci étant dit, il est à noter que toutes les races et même les croisés peuvent développer cette sensibilité étant donné qu’il n’est pas toujours évident de retracer la généalogie exacte (et prouvée) d’un animal.


De la génétique complexe


Il existe plusieurs schémas de cette mutation génétique. De base, le chien possède deux gènes dans son génome pouvant être affectés :

  • Le chien est dit homozygote +/+ et est donc jugé sain, il n’a pas de mutation.

  • Le chien est dit hétérozygote +/- un seul gène a muté, il est dit porteur sain. Il développera probablement peu de toxicité aux divers molécules MAIS transmettra le gène à potentiellement 50% de sa portée si reproduction*

  • Le chien est dit homozygote -/- les deux gènes ont muté, il est donc atteint.

*J’ai utilisé les termes probablement et potentiellement car en génétique, surtout sur un sujet si récent, il vaut mieux partir du postulat que l’animal pourrait avoir des problèmes et qu’il vaut mieux ne pas le reproduire du tout, même avec un reproducteur +/+ (mais il s’agit d’un avis totalement subjectif)



Un dépistage pourtant simple


Cette maladie peut faire froid dans le dos, à juste titre, et pourtant il est très facile de la dépister: un simple frottis buccal effectué par un vétérinaire pour des analyses laboratoires suffit à examiner l’état de l’animal. Normalement, tous les éleveurs soucieux de la race à risque qu’ils affectionnent doivent effectuer ces tests sur leurs reproducteurs et pouvoir vous présenter les résultats à la demande (n’oubliez surtout pas de demander également les papiers d’affiliation ADN pour confirmer que les parents du chiot que vous avez choisi sont bien génétiquement les siens).


Si vous avez le moindre doute et jusqu’à temps d’avoir les résultats du labo, il convient de prévenir votre vétérinaire et de lui demander des traitements spéciaux sans les molécules incriminées. De manière générale, il vaut mieux que tous les professionnels de santé s’occupant de votre loulou soient au courant si jamais il a le MDR1 et le notent sur sa fiche pour éviter tout problème.



Les risques de l’environnement


Bien que ces molécules soient chimiques, la façon de les ingérer ne se fait pas exclusivement lors de la prise de médicaments ; des animaux tels que les chevaux ou le bétail sont aussi traités avec ces molécules qui se retrouveront dans leurs selles par la suite. Évitez de laisser votre animal manger les fèces qu’il trouve dans la nature, ça pourrait lui être fatal là aussi. Attention également à l’huile de saumon d’élevage.


Au quotidien


Un animal atteint du MDR1 peut parfaitement vivre sans aucun problème, il est juste de mise de faire attention à son environnement et ce qu’il peut ingérer ainsi que la façon dont il sera soigné par un vétérinaire (à savoir: tous les vétérinaires n’ont pas des connaissances très pointues là dessus, j’ai fait 3 vétérinaires différents avant d’en trouver un qui a eu le réflexe de me demander si Loki était atteint ou non avant de lui prescrire quoique ce soit…). Veillez également à éviter toute reproduction afin qu’il ne transmette pas la maladie à une portée. Autrement, il n’aura aucune différence de comportement ou de vie en général.


Pour ma part, Loki a été dépisté lors de ses premiers mois (ses parents étaient sains mais à l’époque je préférais avoir un certificat pour être totalement rassurée) et est homozygote +/+ c’est à dire totalement sain. Je l’ai fait grâce au kit du laboratoire Antagène, en même temps que son dépistage de la Myélopathie Dégénérative.


Je vous invite à lire cet article encore plus complet et bourré d’informations et de schémas si vous voulez aiguiser vos connaissances sur le sujet : collie-online.com

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