La leishmaniose
Dernière mise à jour : 5 nov. 2021
Cet article est écrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation à la maladie de la Leishmaniose lancée par le site www.lasantedemonchien.fr
Vous faites sûrement partie de ces personnes qui aiment voyager avec son chien dès que viennent les beaux jours ; au milieu de tous vos préparatifs, vous avez pris quelques précautions quant à la santé de votre compagnon, vous avez vérifié que ses vaccins sont bien à jour et vous vous souciez de tous les petits bobos qu’il pourrait se faire sur place. Alors aujourd’hui, on va parler d’une maladie dont beaucoup ont sûrement déjà entendu le nom – quasi imprononçable au premier essai – mais que peu connaissent vraiment. D’ailleurs, que vous partiez ou non en vacances, la leishmaniose pourrait aussi bien venir jusqu’à votre porte, alors lisez, c’est important !

Kézako la leishmaniose?
Prononcée léche-ma-niose ou liche-ma-niose, la leishmaniose est une maladie parasitaire injectée par une petite bêbête, ressemblant à un moustique, appelé phlébotome. On attribue à ce dernier le rôle de « vecteur » dans le sens où son cycle de vie est lié à celui du parasite qu’il insémine dans son hôte par une piqûre. A noter qu’à l’instar des moustiques plus traditionnels, ce n’est que la femelle qui se nourrit du sang (quoique cette information ne soit pas spécialement nécessaire puisqu’il est évident que vous ne pourriez dissocier une femelle d’un mâle, déjà qu’ils sont difficiles à voir de manière générale…)
Comment se transmet-elle?
Comme vous l’avez compris, le phlébotome n’est en fait qu’un hôte intermédiaire, un véhicule, pour le parasite appelé leishmanie. L’insecte va piquer l’hôte définitif (le chien par exemple) lors de son repas de sang (au crépuscule) et lui injecter le parasite sous forme de larve qui va se développer petit à petit dans les cellules et tissus de l’organisme porteur. Ce parasite va changer l’odeur de l’animal, rien de détectable pour l’odorat humain, mais suffisamment pour attirer d’autres insectes vecteurs qui vont se nourrir du sang infecté à leur tour pour faire migrer les parasites sur d’autres hôtes et perpétuer le cycle.
Si cette maladie est à prendre au sérieux, une meilleure médicalisation entraîne une diminution des cas infectés : en 2011, sur une population totale de 7.8 millions de chiens recensés** on estimait 40 000* d’individus malades. En 2017, le chiffre a baissé jusqu’à 10 000* individus malades pour une population de 7.5 millions** de chiens. C’est sans compter que ce parasite peut également toucher les chats (plus rarement) et les humains (tout aussi rare, mais pas inexistant, avec une estimation de 2 millions de nouveaux cas dans le monde par an) mais pas que : les lièvres, les renards, les loups, les lapins sont aussi concernés.
Sans traitement, l’issue peut être fatale, aussi bien pour l’animal que pour l’homme.

Quels sont les signes cliniques?
Abattement, amaigrissement ;
Augmentation de la taille des ganglions ;
Perte de poils, pellicules, alopécie ;
Atteinte de la truffe, allongement anormal des griffes ;
Le problème étant que la leishmaniose est une maladie à développement lent : ainsi il peut très bien exister des chiens porteurs du parasite mais cliniquement sains (c’est d’ailleurs souvent le cas d’animaux vivant au cœur des régions endémiques), qui ne présenteront alors pas de symptômes mais restent des réservoirs qui peuvent contaminer d’autres animaux. La période d’incubation peut s’étendre de mois, à années. Tous les chiens ne sont pas égaux face à cette maladie et peuvent réagir de façon différente.
Le point à retenir est ; on ne guérit pas de la leishmaniose. Un traitement existe, permettant de ralentir le processus et d’améliorer l’état de santé, mais l’animal devra être suivi par un professionnel tout au long de sa vie. Ceci dit, les recherches sont en bonne voie pour trouver une solution efficace et drastique du côté des humains, alors on peut espérer qu’il en sera de même pour nos amis poilus dans les prochaines années.
Alors comment l'éviter?
La période de grande affluence des phlébotomes se déroule entre mars et octobre, il est donc convenu de montrer une certaine prudence à ce moment là. Il existe différentes solutions au quotidien pour amoindrir les risques :
Eviter les promenades après le crépuscule et jusqu’à l’aube, puisque l’insecte se nourrit dans ces horaires ;
Traiter avec une protection adaptée (regardez la boite de vos produits antiparasitaires externes pour vérifier qu’il y a bien la mention anti-phlébotomes) ;
Vacciner son chien. Attention toutefois, le vaccin contre la leishmaniose n’est pas une protection complète, et aucun vaccin n’est à prendre à la légère ;
Eviter les zones géographiques à risque lors de vos déplacements parait aussi une bonne idée, la leishmaniose est d’autant plus présente dans le sud de l’Europe et de la France (surtout la partie sud-est) – le phlébotome aime quand il n’y a pas trop de vent et qu’il fait entre 18° et 22°C – mais avec l’augmentation des transports en commun et le réchauffement climatique, il n’y a pas réellement de région totalement épargnée. Ainsi, en France, la zone de vie du phlébotome s’est vue augmentée de 9% entre 2011 et 2017*.
Globalement, évitez les lieux de rendez-vous des moustiques le soir (là où se regroupe le bétail, les points d’eaux, les écuries, etc.)
Bien entendu, si vous constatez des symptômes chez votre compagnon ou que vous avez un doute, filez tout droit chez le vétérinaire.
Sources : www.escaap.fr ; www.santepubliquefrance.fr
*Enquête Canine Generalized Leishmaniasis in France : distribution and dynamics : 4th national survey with veterinary clinics. P. BOURDEAU, C. ROUX, C.DOUINE, F. CARREZ, L. IMPARATO, M. HILARY. Unit DPM – Dept. Clin. Sci. – Veterinary School Nantes ONIRIS – Univ. Nantes – France 2017
**Enquête TNS SOFRES/FACCO basée sur un questionnaire adressé à 14.000 foyers