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  • Photo du rédacteurRenarde

La forêt de la Londe-Rouvray et le village troglodyte

Dernière mise à jour : 20 juin 2022

Nous voici aujourd'hui dans la ceinture verte de l'agglomération rouennaise avec cette magnifique forêt domaniale - faisant autrefois partie du territoire des Éburovices, un ancien peuple de Gaule - s'étendant sur 5200 hectares qui surplombe la Seine, royaume des hêtres, pins sylvestres mais surtout chênes puisque le nom « Rouvray » vient de Rubridium Sylva qui signifie forêt de chênes rouvres - à noter que le Bois de Boulogne parisien portait autrefois le nom de Rouvray - alors que « Londe » vient du mot scandinave lundr signifiant bois ; car il s'agit bien là d'une jonction de deux territoires forestiers distincts (comme la forêt de Trait-Maulévrier) qui ont chacun une histoire et des cicatrices.



La forêt de Rouvray tout d'abord gagnait autrefois les berges de la Seine et la légende raconte que c'est dans ces lieux qu'à l'époque ducale, Guillaume le Conquérant apprît le couronnement d'Harold et décida de conquérir l'Angleterre. De nombreux arbres remarquables étaient dissimulés çà et là dans ce domaine mais sont, hélas, presque tous abattus aujourd'hui. L'un d'eux était surnommé le Chêne Tata car c'est à son pied qu'un enfant avait été déposé. Était-ce un changeling (aussi appelé caungeon en normand) ces créatures laissées par les trolls à la place d'un nouveau-né pour que les humains les élèvent, et qui se retrouvent régulièrement abandonnés au pied des arbres lorsque le leurre est découvert ? L'histoire ne le dit pas.



Une autre légende narre l'aventure d'une feurolle - créature normande semblable au feu-follet - qu'un jeune bûcheron aperçut dansant sur la cime d'un arbre de la forêt de Rouvray. Cette dernière n'existait que pour fasciner et égarer les promeneurs et l'on dit que quiconque essaie de l'attraper ou la toucher, ne serait-ce que du doigt, mourrait instantanément. Nous pouvons également évoquer ce que l'histoire a influencé, de l'époque où les Vikings remontaient l'isthme sur leurs navires, qui auraient alors provoqué la croyance de grandes réunions de sorcières pour les sabbats.



Du côté de la Londe à présent, il parait indispensable de relier le côté ouest du massif forestier au souvenir de Robert le Diable, cette figure emblématique de la légende normande et française qui aura fait tant de mal et provoqué tant de haine. Comme si ce dernier avait influencé l'ambiance générale des environs, c'est un autre mythe maléfique que nous retrouvons près d'un chêne maudit par la foudre - qui n'existe malheureusement plus à ce jour suite à un incendie - en la personne de la Dame à la Chaise ; cette fée malicieuse résidait dans le tronc creux de l'arbre et proposait au promeneur de se reposer sur le siège mais il vous fallait refuser l'invitation si vous ne vouliez pas être en proie à des apparitions horrifiques de fantômes meurtriers. Les riverains démentent cette légende en justifiant l'illusion des reflets de la lune sur les branchages qui donnait l'impression d'une silhouette immatérielle... ou peut-être disent-ils cela pour ne pas dissuader les touristes de s'aventurer en ces lieux?



Quoiqu'il en soit, toutes ces curiosités nous mènent sur un sentier particulièrement accidenté du GR2 près d'Orival (dont le nom latin veut dire « Vallée d'Or ») qui mettra à l'épreuve les amateurs de dénivelé pour rejoindre les coteaux calcaires et un endroit pour le moins atypique : le village troglodyte de la Roche Foulon !



Il s'agirait vraisemblablement de vestiges romains, ces derniers ayant eu une très forte activité dans le passé dans la forêt de la Londe-Rouvray. Plus loin, nombre de grottes secrètes décorent les falaises, offrant une escapade pleine de surprises et découvertes à qui aura le cœur suffisamment accroché pour s'y aventurer.



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