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La forêt d'Eawy

Dernière mise à jour : 5 nov. 2021


Située au cœur du pays de Bray, voici le domaine des hêtres : la forêt d’Eawy (prononcé eavi) dont le nom provient de l’ancien français et est relatif à l’eau, du fait de sa proximité avec la Béthune et la Varenne. Il s’agit ni plus ni moins de la deuxième hêtraie de France qui s’étend sur 6550 hectares.


De nombreux circuits de randonnée y sont tracés, vous emmenant vers des lieux particuliers comme le Puits Merveilleux, situé au nord-est de Saint-Saëns, cet œil tellurique mystérieux de 26m de profondeur dont on ne connait toujours pas l’origine exacte à ce jour ; l’histoire raconte que c’était un silo de l’époque gauloise initialement creusé de façon naturelle puis exploité au profit de l’humain. Un vrai terrain de jeu pour les spéléologues qui, depuis 1994, retrouvent toutes sortes de trésors comme du silex, des animaux et même un squelette humain.

Les légendes à son sujet évoquent un carrosse y ayant été englouti avec ses chevaux ainsi qu’un canard qui aurait réapparu plus tard au château d’Arques-la-Bataille, presque 30kms plus au nord. Pas d’inquiétude pour s’y promener cependant : il est entouré de grillage. Un autre conte narre l'histoire de la Sylphide, une jeune fille gâtée et trop curieuse qui s'était échappée de chez elle pour se promener dans la forêt d'Eawy avant d'y disparaitre neuf mois durant. Un faucheur du village la retrouva alors près d'une grotte perdue, qui venait de pondre un œuf d'or orné de plumes, d'où sorti un gnome.


En empruntant le Chemin des Écoliers (non loin de la célèbre Allée des Limousins, une percée de 14kms de long) vous pourrez également atteindre un sentier où réside une étrange hutte faite de terre et de bois appelée « Carcahoux » qui servait d’abri pour les bûcherons en 1988.

La forêt d’Eawy, tout comme sa sœur la forêt de Brotonne, abrite de nombreux arbres remarquables dont la plupart ont hélas été abattus : une cicatrice de plus qui vient s’ajouter à un lourd passé de défrichement du temps des ducs de Normandie et de la guerre de Cent Ans. C’est aussi sous ses arbres que l’armée allemande a caché des rampes de lancement de V1 lors de la Seconde Guerre Mondiale, dont vous pouvez en apercevoir les vestiges au Val Ygot.


Malgré cela, les randonnées ou simples promenades y sont très agréables notamment au printemps, où la densité de la végétation crée une vaste zone ombrageuse rafraîchissante. Je vous déconseille cependant de vous y aventurer lors de la saison de la chasse car sa richesse découle essentiellement de son gibier prolifique.



 

Bibliographie : Bois et forêts de Normandie par Jean-Marie Foubert

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